La Lamproie marine

La Lamproie marine (Petromyzon marinus) appartient à la famille des Petromyzontidae, qui correspond au niveau le plus primitif des vertébrés. Bien que considérées comme des poissons, elles s’en différencient par une bouche en ventouse, l’absence de mâchoires et de nageoires paires. Ce sont des agnathes.

  • Famille : Pétromyzontidés
  • Nom scientifique : Petromyzon marinus
  • Taille : 80 à 120 cm
  • Durée de vie : 8 ans
  • Poids : 900/1000 g à 2 kg

D’allure serpentiforme, la Lamproie marine a un corps dépourvu d’écailles et comprimé latéralement vers l’arrière. Sa couleur est jaunâtre, marbré de brun sur le dos et la partie supérieure des flancs.
La bouche, dépourvue de mâchoire et entourée d’une lèvre circulaire, délimite un disque buccal composé de nombreuses dents cornées et pointues disposées en rangées concentriques et adapté à la succion. Ceci lui permet qui lui permet de parasiter des poissons lors de sa phase marine. Elle possède 7 pores branchiaux alignés sur les côtés de la tête.

Statut

Du fait des fortes réductions d’effectifs enregistrées sur l’ensemble de son aire de répartition française, l’espèce est aujourd’hui classée en danger d’extinction en France, et figure sur la liste rouge de l’U.I.C.N.( Union internationale pour la conservation de la nature) Les observations réalisées en Méditerranée semblent aller dans le sens de cette classification, avec une population de lamproies marines à l’état de relique et seulement quelques observations ponctuelles.

CYCLE BIOLOGIQUE

Migrateur amphihalin anadrome, comme l’Alose feinte de Méditerranée, la Lamproie marine remonte les cours d’eau pour se reproduire. Sa migration a lieu de décembre jusqu’à fin juin. La reproduction se déroule d’avril à juillet lorsque la température de l’eau est comprise entre 15°C et 23°C.

REPRODUCTION

Les lamproies se rassemblent en petits groupes sur des zones où le courant est modéré et le niveau relativement profond (plus de 50 cm). Elles construisent un vaste nid semi-circulaire dont le diamètre peut atteindre 2 m formé d’un large cordon de galets, graviers et sable. Les géniteurs meurent après la reproduction.

Accouplement de lamproies

LES DIFFERENTS STADE DE DEVELOPPEMENT

Ammocète (juvénile)

Les larves d’ammocètes (5 mm environ) éclosent après 10 à 15 jours d’incubation. et s’enfouissent dans le sable du nid. Dépourvues d’yeux et de disque buccal, les larves ammocètes quittent le nid un mois après l’éclosion pour s’enfoncer dans les sédiments pendant 5 à 8 ans. Lorsque qu’elles atteignent 13-15 cm, elles se métamorphosent pour s’adapter à la vie en mer (subadultes) en prenant une teinte bleutée avec un l’œil proéminent.

Lamproie marine (adulte)

En mer, les adultes parasitent grâce à leur disque buccal leur hôte (alose, maquereau, hareng, lieu,…) et se nourrissent principalement de sang. Ils poursuivent leur croissance environ 2 ans avant de revenir se reproduire dans les cours d’eau continentaux. Les adultes entreprennent alors la construction de « nids » sur le lit des rivières, notamment à l’aide de galets, que les individus déplacent à l’aide de leur puissant disque buccal.

HABITAT

La Lamproie marine vit dans la zone littorale, de 1 à 2 ans, fixée à un poisson marin, à l’aide de son disque buccal. Elle ne regagne les fleuves que pour s’y reproduire.

REGIME ALIMENTAIRE

En mer, la Lamproie marine a une alimentation exclusivement parasitaire effectuée par succion sur un autre poisson. Lors de sa phase larvaire en eau douce, la Lamproie se nourrit de micro-organismes planctoniques filtrés face au courant.

État des lieux sur le bassin Rhône-Méditerranée

La Lamproie marine se fait très rare en Rhône-Méditerranée. Voilà près de 20 ans que l’on observe que quelques individus chaque année, malgré de nombreuses prospections sur les zones potentielles de reproduction et les enquêtes auprès des professionnels de la pêche.
A noter cependant que les observations sont généralement bien réparties sur la façade méditerranéenne.

En savoir plus sur la situation de la lamproie marine en Rhône-Méditerranée en consultant l’observatoire Migrateurs

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